Jobs à impact : sous-payés ou bien payés ?
Salaires, formations, évolutions : on te partage tout ce que tu veux savoir
Hello,
Aujourd’hui, on va parler argent et impact. Parce que oui, travailler pour un monde meilleur, c’est bien. Et être payé pour vivre confortablement, c’est pas mal non plus 😉
Et pour défricher ce (vaste) sujet, j’ai invité une experte : mon amie Géraldine Fournier.
👉🏼 Consultante en stratégie climat, bilan carbone et communication environnementale, Géraldine a bossé pendant près de 10 ans en agence de com’, à Paris et chez Havas à Londres, avant de réaliser que vendre pour sur-consommer, ce n’était pas aligné avec ses valeurs.
Du coup ? Elle a tout plaqué, voyagé un an, s’est formée, puis s’est reconvertie dans le climat et la comptabilité carbone.
Aujourd’hui, elle aide les entreprises à structurer leur stratégie RSE et à bien communiquer sur leurs enjeux environnementaux - sans greenwashing, bien sûr. 🌏
Avec Géraldine, on a déjà collaboré en 2023 sur un guide, ShiftForImpact, qui répond aux questions de tous ceux qui veulent travailler dans l’impact.
Et justement, on va te partager toutes nos connaissances ici, dans cette newsletter !
Alors que plus de 43 % des actifs envisagent de quitter leur emploi pour un poste offrant davantage de sens (rapport Le Sens à l’Ouvrage par Projet Sens), de nombreux freins persistent à la reconversion vers les métiers de l’impact. Parmi eux, les préjugés jouent un rôle majeur, notamment l’idée largement répandue que les salaires y seraient systématiquement inférieurs à ceux du marché "classique".
Mythe ou réalité ?

On te dit tout ! 👇🏼
🌱 Suis-je légitime à prétendre à un job à impact ?
Si tu te poses cette question, c’est déjà un bon signe. Car c’est que tu es déjà engagé(e), déjà sensibilisé(e) à la cause climatique et donc, légitime de vouloir travailler pour une entreprise qui participe à la transition.
Première chose à comprendre : il ne faut pas forcément avoir un Master en énergies renouvelables pour bosser pour une entreprise de photovoltaïque. Les jobs à impact, ce sont aussi des fonctions supports dans des entreprises engagées (RH, finance, marketing, gestion de projet), et là, pas besoin de connaître le sujet sur le bout des doigts pour postuler.
L’adaptabilité est une compétence essentielle. J’imagine que tu n’es pas junior, que tu as une expérience pro précieuse en entreprise : ce bagage est un atout non-négligeable.
Géraldine en est la preuve vivante : elle fait des bilans carbone sans être scientifique, après un bac ES et une carrière dans la com’. Ce qui compte, c’est de suivre des formations certifiantes, en plus de la capacité à apprendre en continu et à s’adapter.
🌱 Faut-il passer par une formation avant de se reconvertir ?
Pas forcément, mais… souvent, oui.
Certaines fonctions demandent une formation préalable (comptabilité carbone, numérique responsable, finance durable…). Mais d’autres recrutent sur les compétences acquises par ailleurs (RH, comptabilité, marketing, relations presse…).
Faire du bénévolat ou se former en autodidacte peuvent aussi être un bon point d’entrée. Par exemple, Géraldine s’est formée sur le terrain auprès de la Fresque du Climat. Elle a sensibilisé +1500 personnes pendant un tour d’Europe en train.
Rappelons que postuler pour un CDI dans un grand groupe nécessite de montrer patte blanche dans le processus de recrutement (expériences, diplômes, certifications). Alors qu’en tant que Consultante indépendante, son portfolio de missions réalisées lui a progressivement suffit à acquérir de nouveaux clients.
🌱 Gagne-t-on moins dans l’impact ?
Et bien… pas toujours.
Oui, certains jobs à impact sont moins bien payés, comme ceux dans l’économie sociale et solidaire (ESS), les ONG, le social. L’exemple typique dans notre société, c’est la rémunération des aides-soignants, des caissiers, nounous, éducateurs, infirmiers etc.
Impact immense… et rémunération pas à la hauteur.
Mais il y a aussi des postes bien rémunérés, notamment dans le B2B et l’industrie.
👉🏼 Les grands groupes peuvent offrir des salaires confortables comparés aux petites structures.
💡 Géraldine a d’abord bossé chez MakeSense, avec un salaire inférieur à celui du marché. Il ne lui permettait pas de bien vivre à Paris. Mais aujourd’hui, elle gagne bien sa vie (CA +60k€/an).
Quant à moi, je gagne aussi bien ma vie, malgré une légère baisse de salaire au lancement de mon activité d’indépendante. En 3.5 ans de freelancing, j’ai connu des mois avec 0€ de CA, d’autres à 10k€ HT de CA et un mois à 43k€ HT de CA. Les fameuses montagnes russes…
Il n’en demeure pas moins que 52% des personnes souhaitant travailler dans l’impact craignent de ne pas être bien rémunérées.
⚠️ Attention à certaines startups à impact qui jouent sur la corde du “sens” pour justifier des salaires bas. Impact ne veut pas dire bénévolat ! Il faut pouvoir payer son loyer, rester indépendant financièrement et ne pas se précariser.
Mesdames, c’est surtout à vous quel l’on pense en écrivant cela.
🌱 Accepter une baisse de salaire : oui ou non ?
Si c’est temporaire, pourquoi pas 🤷🏻♀️ C’est ok de baisser son salaire pendant un temps (le temps de ta reconversion, de ta transition, de ton lancement), mais attention à ne pas se mettre en difficulté.
Pose-toi les bonnes questions :
👉🏼 Quel est le minimum vital pour ne pas te mettre en insécurité financière ? (Notamment si tu as des prêts en cours, des enfants, etc.)
👉🏼 As-tu un matelas d’épargne pour amortir la transition ?
👉🏼 Le poste propose-t-il une évolution salariale ?
Car le risque, en acceptant un poste au salaire peu élevé, c’est que ton projet ne soit pas durable.
Alors parfois, il vaut mieux patienter pour trouver une rémunération plus alignée.
🌱 Les salaires dans l’impact augmentent-ils ?
Bonne nouvelle : oui, c’est le cas !
Pour la première fois, l’organisme Orientation Durable a pu analyser l’évolution des salaires dans l’ESS et l’économie de l’impact entre 2022 et 2024.
Résultat ? En moyenne, ils ont augmenté de 8 %, avec des variations importantes selon les secteurs.
Parmi eux, la transition écologique se distingue avec une hausse de 16 % en deux ans, portée par l’essor des startups à impact et les tensions de recrutement ! 🌱
L’impact se professionnalise, et les entreprises misent sur l’attractivité des talents.
Alors oui, c’est vrai, les salaires des jobs dans l’économie de l’impact sont 17 % inférieurs à ceux du reste du marché. Mais attention, tous les métiers ne sont pas logés à la même enseigne !
Les commerciaux subissent la plus grosse décote (- 33 %), logique quand on sait que leur rémunération repose souvent sur une part variable. À l’inverse, les fonctions support (marketing, RH) s’en sortent mieux. Et surprise : les métiers Tech affichent un écart réduit, entre 0 et 10 %.
Comme quoi, les clichés sur les petits salaires dans l’impact mériteraient un bon coup de dépoussiérage !
Et puis, il existe aujourd’hui des entreprises à impact qui sont très stables et rentables - dans des secteurs du B2B, essentiellement.
A contrario, le B2C, notamment les secteurs de la mode responsable et de la cosmétique solide ne sont, malheureusement, pas à même d’offrir un bon salaire. Pourquoi ? Car ces secteurs sont dépendants du pouvoir d’achat des consommateurs, et de l’inflation.
Voici les secteurs qui recrutent avec de bons salaires à la clé :
✅ Transition environnementale
✅ Efficacité énergétique
✅ Économie circulaire (réemploi, consigne, éco-conception, etc.)
✅ Mobilité durable
✅ Tech & data ESG
Il y a d’ailleurs une véritable pénurie dans les secteurs de la microélectronique et de l’énergie durable.
L'ADEME prévoit que la transition énergétique générera 330 000 créations d'emplois en 2030 (dont 120 000 dans les renouvelables) et 825 000 emplois à l'horizon 2050.
Alors si tu cherches un secteur stable et bien payé, vise plutôt le B2B que le B2C.
🌱 Comment bien négocier son salaire ?
Quelques astuces :
💡 Utilise l’APEC : ils proposent des simulateurs de salaire pour cadres selon ton métier et ta région.
👉🏼 Mets en avant ton expérience (même hors impact).
💡 Ne te dévalue pas ! L’impact n’est pas une raison pour accepter n’importe quoi.
👉🏼 Crée du contenu sur LinkedIn : une bonne visibilité peut attirer les recruteurs.
Conclusion
Travailler dans l’impact, c’est possible sans sacrifier son salaire.
Mais encore faut-il bien choisir son secteur, valoriser ses compétences, et ne pas tomber dans le piège de “travailler pour le bien commun” qui peut se transformer en bénévolat, au point de s’oublier soi-même.
Et voilà ! J’espère que cette newsletter t’a plu, et que tu auras pu y glaner des infos précieuses pour tes choix futurs.
Ressources
Si tu veux booker une session de mentoring en 1:1 avec Géraldine ou avec moi, réponds à ce mail ou ajoute-nous sur LinkedIn avec un mot personnalisé. Nous faisons régulièrement des sessions de “Better call”, pour aider des professionnels qui souhaitent shifter vers l'impact. NB : J’ai +350 demandes de contact en attente sur LinkedIn, donc le message personnalisé est nécessaire.
Live avec GaiaConnect : La rémunération des jobs à impact - Pauline Vettier et Géraldine Fournier
Podcast Le Board (2025) : Freelance for good : comment allier impact et rentabilité ? - avec Aurélien Binder-Meunier, CTO et freelance engagé et expert en numérique responsable
Podcast Le Board (2023) : un autre épisode sur le Freelance for good, où Flavie liste toutes les façons d’avoir un impact et faire le bien autour de soi quand on est freelance.
Les amis Léa Gueniffet et Pierre Guilbaud qui partagent en mode build in public sur LinkedIn leurs chiffres d’affaires réalisés à 100% avec des entreprises à impact. 150k€ et 250k€ de CA respectifs - bravo à eux !
Comme 1650 abonnés, merci à toi de lire Marketing durable 🙌🏼 Si tu es un passager clandestin, abonne-toi gratuitement pour recevoir de nouveaux posts.
À dans 2 semaines les amis !
Pauline
Hyper intéressante cette analyse de la rémunération dans les métiers de
L’impact. Et très utile de battre certaines id reçues en brèche
Canon, super contenu encore une fois. Bravo. Yohan et toute l’équipe GaiaConnect