đComment j'ai lancĂ© mon business depuis la CorĂ©e du Sud
Bienvenue dans les coulisses. Je tâexplique tout !
Hello ! đđŒ
Aujourd'hui, je t'emmÚne dans les coulisses de mon aventure entrepreneuriale, qui a débuté avec un décalage horaire de 8 heures avec Paris, deux continents entre mes clients et moi, et des interviews pour eux avec les plus grands médias (à 2h du matin heure de Séoul).
Bienvenue Ă Candice, Mathilde, Thomas et Julien, qui nous rejoignent pour cette Ă©dition spĂ©ciale. Merci dâĂȘtre 1470 abonnĂ©s Ă Marketing Durable.Â
C'est l'histoire de mon business lancé en Corée du Sud, à 9000 km de la France.
En 2021, je suis partie vivre en CorĂ©e du Sud.Â
Pas en mode âdigital nomad Ă Baliâ, non. Â
J'ai suivi mon conjoint qui avait un contrat de mobilité.
Sauf quâil y avait deux âdĂ©tailsâ : 1) son contrat de mobilitĂ© ne prenait pas en charge mes cotisations retraites, et 2) mon visa ne me permettait pas de travailler sur place.
đđŒ J'avais donc deux choix : ĂȘtre "desperate housewife" ou me lancer Ă mon compte, en pilotant ma boĂźte Ă distance.Â
Il Ă©tait hors de question que je sois femme au foyer pour tout un tas de raisons : jâĂ©tais au pic de ma carriĂšre, passionnĂ©e par mon boulot, sans parler de mon grand besoin dâindĂ©pendance.
Tu te doutes bien que jâai choisi de dĂ©velopper une activitĂ© en solo đ
Jâavais passĂ© les deux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes Ă me renseigner sur le freelancing. LâidĂ©e me trottait dans la tĂȘte, mais mon syndrome de lâimposteur me faisait sĂ©rieusement douter.
Jâavais envie de tenter ma chance, mais jâavais aussi trĂšs peur de lĂącher le salariat et peu confiance en moi.
Pour ĂȘtre honnĂȘte, partir en CorĂ©e a Ă©tĂ© le coup de pied aux fesses dont j'avais besoin pour quitter mon CDI dans l'Ă©nergie durable et me lancer - aprĂšs 7.5 ans dâun job salariĂ© que jâadorais.
Alors comment jâai fait pour lancer, piloter et dĂ©velopper mon business Ă 9000km de la France ? Pour signer 45 clients B2B et effectuer 110 missions en 3 ans ?
Je tâexplique tout dans cette Ă©dition spĂ©ciale de Marketing Durable.
1ïžâŁ Ma premiĂšre annĂ©e dâentrepreneuriat : cap sur le rĂ©seau et la visibilitĂ©.
Je ne suis pas arrivĂ©e les mains vides en CorĂ©e : grĂące Ă mon rĂ©seau professionnel en Europe, jâavais dĂ©jĂ 3 contrats de signĂ©s au moment oĂč jâai pris un aller simple pour SĂ©oul.
En fait, quand jâai quittĂ© mon poste salariĂ©, jâai envoyĂ© un email Ă tous les entrepreneurs de lâaccĂ©lĂ©rateur/investisseur pour lequel je bossais. Pour :Â
đđŒ 1) leur annoncer mon dĂ©part
đđŒ 2) leur proposer mes services en freelance
Et devine quoi ?Â
Lâun dâeux mâa rĂ©pondu : âTu as un profil unique sur le marchĂ©, tu es experte dans ton domaine et tu as des tas de compĂ©tences Ă proposer en freelanceâ. VoilĂ de quoi tordre le coup Ă mon syndrome de lâimposteur !
Il est devenu mon premier client, il lâest toujours 3 ans plus tard et vient de resigner pour 2025.
Alors pour dĂ©marrer, jâai capitalisĂ© Ă fond sur mon rĂ©seau : mes contacts grenoblois et parisiens, les incubateurs et le bouche-Ă -oreille.Â
Ces contacts pro mâont fourni des leads⊠que jâai transformĂ© en mes premiers contrats de missions ! đ„ł
Deux mois aprĂšs mon arrivĂ©e en CorĂ©e, je publie mon premier post LinkedIn. Il me ramĂšnera un trĂšs beau client producteur dâĂ©nergie renouvelable.
Jâavais rĂ©digĂ© le post 4 mois avant - il fallait âjusteâ que je trouve le courage dâannoncer mon lancement au monde (c'est-Ă -dire Ă mes 1000 abonnĂ©s de lâĂ©poque). Quand on partage ses âmovesâ professionels sur LinkedIn, câest que câest officiel dans notre tĂȘte !
En parallĂšle, jâai mis toute mon Ă©nergie Ă me recrĂ©er un rĂ©seau professionnel, en passant plus de 100 heures en calls avec dâautres professionnels du secteur de lâimpact positif et des indĂ©pendants de tout calibre, pour tisser de nouveaux liens.
RĂ©sultat ? Ma premiĂšre annĂ©e a tellement bien marchĂ© que jâai arrĂȘtĂ© de facturer en octobre, car jâallais dĂ©passer le plafond de ma micro-entreprise. Et je voulais rester en micro-entreprise tant que jâĂ©tais Ă lâĂ©tranger.Â
Je postais sur LinkedIn 3x par semaine, surtout sur les coulisses de ma vie en freelance et sur mes services en marketing B2B. Et je commençais Ă parler timidement de mes services en relations presse.Â
Je nâavais pas de stratĂ©gie de contenu particuliĂšre, mais jâĂ©tais rĂ©guliĂšre. CâĂ©tait 100% du test & learn. Au bout de 8 mois, un de mes posts est devenu viral. Peu aprĂšs, jâai obtenu 20 leads dâun coup, alors que mes contenus ne mâen avaient guĂšre apportĂ© jusque-lĂ . Puis jâai suivi un bootcamp avec Thibault Louis, pour professionnaliser ma prise de parole sur LinkedIn.
Pendant ma premiĂšre annĂ©e, je disais systĂ©matiquement Ă tous mes leads que jâĂ©tais en CorĂ©e du Sud, car je culpabilisais, je nâassumais pas, je ne voulais pas que ça se retourne contre moi (mĂȘme si les missions ne nĂ©cessitaient absolument pas dâĂȘtre en prĂ©sentiel).
2ïžâŁ Ma deuxiĂšme annĂ©e d'entrepreneuriat : et si jâarrĂȘtais de me tirer une balle dans le pied ?
Alors oui, la premiĂšre annĂ©e, je mentionnais tout le temps que jâĂ©tais en CorĂ©e. Syndrome de la sur-transparence, peut-ĂȘtre ?Â
Jusquâau jour oĂč ma mentor en freelance mâa dit : "ArrĂȘte de te justifier sur ta localisation, dâautant que personne ne te demande oĂč tu es basĂ©e. Tes compĂ©tences parlent d'elles-mĂȘmes !"Â
Elle mĂȘme Ă©tait basĂ©e Ă Paris, ses clients aussi, et ils ne lui demandaient jamais sa localisation ni de bosser en prĂ©sentiel.
Ce fut une rĂ©vĂ©lation. Personne ne mâavait demandĂ© oĂč je vivais. Ă partir de ce moment-lĂ , j'ai cessĂ© de mentionner systĂ©matiquement que jâĂ©tais en CorĂ©e âpour raisons familialesâ. Je gardais lâinfo pour les clients en contrats annuels - dans le cas dâun besoin de voyage de presse par exemple (ce qui nâest arrivĂ© quâune fois en 3 ans).Â
AprĂšs tout, mes missions cartonnaient, mes clients Ă©taient ravis, et ma localisation nâavait finalement aucun impact sur leur satisfaction.Â
Ăa y est, jâavais de belles success stories Ă partager, une Ă©norme preuve sociale, mes clients Ă©taient fidĂ©lisĂ©s et me recommandaient đ„° Plus jâavançais, et plus je gagnais en confiance et sentais que jâĂ©tais faite pour ça. Et lâimpact que mon travail avait sur le business de mes clients parlait de lui-mĂȘme.
3ïžâŁ La suite : On continue sur cette lancĂ©e ?
Ce quâil faut rappeler, câest quâen CorĂ©e, je n'avais ni entourage personnel ni rĂ©seau pro sur place, ce qui mâa laissĂ© une libertĂ© totale pour profiter de la vie sur place, et me concentrer Ă fond sur mon business.Â
Pas de dĂ©jeuners de famille le dimanche oĂč rester Ă table de 12h Ă 17h, ni de sollicitations sociales Ă gĂ©rer.
Bien sĂ»r, je me suis faite quelques amis sur place, mais rien de comparable Ă ma vie sociale en France.Â
Câest tout ce temps libre qui mâa aussi permis de dĂ©velopper mes atouts marketing :
et la newsletter que tu lis prĂ©sentement !Â
J'ai exploitĂ© de nombreux outils en ligne disponibles pour bĂątir ma notoriĂ©tĂ©. Jâai surinvesti tous les canaux digitaux pour me rendre incontournable dans mon domaine.Â
Et ça a marchĂ© : aujourdâhui, jâobtiens un lead tous les 3 jours dans les pĂ©riodes creuses, et un lead tous les 2 jours dans les pĂ©riodes fastes.Â
Jâai pu capitaliser Ă fond sur le digital car je nâavais aucun canal physique Ă ma disposition (type dĂ©jeuners de networking, salons B2B, confĂ©rences, cafĂ© rĂ©seau, BMI, club business, etc.).
Jâai aussi fait mes propres relations presse : jâai Ă©tĂ© interviewĂ©e dans 16 des meilleurs podcasts marketing et business.
Mon Ă©tat dâesprit Ă©tait clair dĂšs le dĂ©but : âThe world is mineâ đ Jâai vu mon marchĂ© comme global, lĂ oĂč certains de mes amis freelances en France prospectaient uniquement dans leur ville, leur dĂ©partement.Â
Certes, je postais sur LinkedIn en français, mais sans me restreindre sur le plan gĂ©ographique. Dâailleurs, mon profil LinkedIn indiquait âFranceâ, pas âGrenobleâ ou âSuwonâ.
GrĂące à ça, jâai trouvĂ© des clients aussi bien au Cambodge quâen Allemagne, et Ă travers toute lâEurope. Clairement, le rĂ©seau des entrepreneurs français Ă lâĂ©tranger a Ă©tĂ© un levier majeur, en m'ouvrant des opportunitĂ©s dingues Ă lâinternational.
Je parle trĂšs bien anglais, ce qui nâest pas le cas de tous mes pairs. Cela mâa permis de dĂ©velopper une spĂ©cialitĂ© : accompagner le lancement des entreprises europĂ©ennes qui arrivent sur le marchĂ© français !
Et le dĂ©calage horaire, dans tout ça ? Â
Ah, la fameuse question : "Mais ça se passe comment avec 8 heures de dĂ©calage ?" đ€Ż
Je ne vais pas te mentir, ce nâĂ©tait pas simple. Ces 3 annĂ©es en CorĂ©e mâont rincĂ©e (surtout que jâavais deux enfants en bas Ăąge, alors mon quotidien Ă©tait optimisĂ© !).
Jâavais des journĂ©es marathon oĂč je fermais 2-3 fois par semaine mon ordi Ă 2h du matin (heure de SĂ©oul) pour ĂȘtre dispo sur les horaires parisiens.Â
Rien ne mây obligeait : personne ne me demandait dâĂȘtre sur le pont. Mais jâavais une grande conscience professionnelle, je voulais ĂȘtre trĂšs rĂ©active, et pouvoir ĂȘtre disponible sur les mĂȘmes horaires que mes clients.
Ils voulaient bosser avec moi - certes.
Mais je me devais de les servir aussi bien que si jâavais Ă©tĂ© en France.
Et ne tâinquiĂšte pas : jâavais largement de quoi mâoccuper en soirĂ©e. Ceux qui ont dĂ©jĂ entrepris savent Ă quel point tout prend du temps. Jâaurais certainement autant bossĂ© si jâĂ©tais restĂ©e en France. Sans oublier que jâai appris un nouveau mĂ©tier au passage - attachĂ©e de presse, qui mâa demandĂ© beaucoup dâefforts et dâinvestissement.
Donc câĂ©tait deep work le matin pendant que la France dormait, et calls clients lâaprĂšs-midi quand ils arrivaient au bureau. Et en cas de besoin, je reproposais des crĂ©neaux de calls une fois que mes fils dormaient (21h30 heure de SĂ©oul = 13h30 heure de Paris).
Est-ce que la distance a eu un impact sur la qualitĂ© de mon travail ? Pour mes clients, jâai eu : des dĂ©pĂȘches AFP, des portraits dans Forbes, des exclus Les Echos, des interviews avec GreenUnivers, France Inter, La Tribune, des annonces presse qui sont parties virales⊠donc je ne pense pas.Â
Souvenir Ă©mu dâune interview avec Maddyness pour un client : il Ă©tait 16h heure de Paris⊠et donc minuit en CorĂ©e. Un coup de rouge Ă lĂšvres et jâĂ©tais repartie pour un tour !
Dans le fond, le dĂ©calage horaire a Ă©tĂ© un alliĂ© Ă mes dĂ©buts dans lâentreprenariat.Â
Jâavais zĂ©ro distraction. Et un client mâa mĂȘme dit un jour que le fait que je sois Ă©loignĂ©e du âbruit de la Franceâ Ă©tait un atout Ă ses yeux.
Et câest vrai ! Travailler Ă distance mâa permis de me concentrer Ă 100% sur mes missions et dâĂ©viter les interruptions du quotidien ! DâĂȘtre dans ma bulle business, en somme.
Alors oui, lancer un business Ă 9000 km de la France, câest possible.Â
Câest intense, ça demande beaucoup dâĂ©nergie, mais câest aussi incroyablement enrichissant. âBest of both worldsâ, comme on dit.
On Ă©tait supposĂ©s rester 1 an en CorĂ©e. Finalement, on y aura vĂ©cu 3 ans.Â
Aucun regret !
Mon parcours en CorĂ©e du Sud mâa permis dâouvrir mes horizons, de travailler sur mon Ă©tat dâesprit, de voir grand. Et surtout, de gagner en confiance.Â
Aujourdâhui, je signe des clients contre le top 10 des meilleures agences mondiales (Team Lewis, Havas, Publicis). Et jâai des recommandations Ă revendre. Autant te dire que ça contribue Ă me dire que jâai fait les bons choix.Â
Peu importe oĂč tu es, que ce soit Ă Paris, au fin fond de lâArdĂšche ou dans le New Jersey, lâimportant câest de croire en tes capacitĂ©s de te rĂ©inventer sur le plan professionnel, si tu en ressens le besoin. Si tu es compĂ©tent et consciencieux en France, tu le seras aussi hors de France.
La passion, tu le perçois sûrement, est en filigrane dans toute cette newsletter.
Et depuis ? Â
Je suis revenue en France fin aoĂ»t et trĂšs heureuse dâĂȘtre de retour. Fini la solitude ! Jâai rencontrĂ© 5 de mes clients et leurs Ă©quipes en physique sur Paris : un grand bonheur aprĂšs toutes ces annĂ©es Ă travailler en distanciel.
Tout mon business Ă©tant digitalisĂ©, je le pilote avec beaucoup de fluiditĂ© aujourdâhui.
Quant Ă la suite de mon aventure entrepreneurialeâŠÂ
Je suis en train de l'Ă©crire.
Merci dâen faire partie đđŒ
PaulineÂ
PS : Si tu as aimĂ© cette Ă©dition, clique sur le petit â€ïž en bas.Â
PPS : je prĂ©vois une seconde Ă©dition sur le sujet CorĂ©e dâici 1 mois. Ce sera une FAQ. Pose-moi toutes tes questions en commentaire, par retour de mail ou via LinkedIn.
SincĂšrement bravo Pauline pour ton parcours, beaucoup dâaudace, de travail et une bonne prĂ©paration en amont. Je pense que tu pourrais Ă©crire un livre pour tous les expatriĂ©s đ€©
Qu âest ce qui a Ă©tĂ© pour toi un Ă©chec Ă surmonter ? Que ferais tu diffĂ©remment ?
Excellent article qui démontre ta ténacité et ton talent !